• L'usage intensif du téléphone mobile favoriserait certaines tumeurs cérébrales

    Et depuis 2007 ??

     En 2012 l'Académie de Médecine environnementale confirme les atteintes à  L'ADN et l'on imagine même le mécanisme ...

    En Espagne comme en Italie des cancers officiellement attribués par les juges aux rayonnements des "Mobiles"

    Article paru en 2007

    Cet article Par Jean Etienne, Futura-Sciences montre la difficulté des statistiques à affirmer péremptoirement une vérité lorsque les cohortes étdiées restent faibles et le temps nécessaire à cette éttude est long à l'échelle humaine pourtant des résultats peuvent s'y deviner.

    L'apparition et le développement de certaines tumeurs cérébrales malignes seraient liés à une utilisation intensive du téléphone mobile, selon une récente étude suédoise. Le risque serait encore plus élevé en ce qui concerne les atteintes du nerf acoustique, le neurinome.

    Cette analyse scientifique a été effectuée par deux Suédois, Lennart Hardell (université d'Orebro) et Kjell Hansson (université d'Umea) et vient d'être publiée par la revue Occupational and Environmental Medecine (OEM).

    Elle peut paraître contradictoire avec une autre expertise, conduite et publiée en septembre en Grande-Bretagne cette fois, dont la conclusion mentionnait clairement que "il n'a pas été montré que les mobiles étaient associés à des effets biologiques ou délétères". Mais il convient tout de même de relativiser…

    Car la tumeur cérébrale maligne dont il est essentiellement fait état dans l'étude suédoise - le gliome - atteint chaque année environ 6 personnes sur 100.000. Quant à la seconde affection étudiée - le neurinome, une tumeur non cancéreuse du nerf acoustique -, sa fréquence n'est que 2,5 fois plus grande. Le nombre de cas est donc faible et rend difficile l'interprétation des résultats, d'autant que ces affections existaient bien avant le portable et ont bien sûr d'autres causes.

    Le Dr Lawrie Challis, qui avait dirigé l'étude britannique, pointe du doigt ce qu'il considère comme une faiblesse du rapport de ses confrères suédois. Celui-ci, en effet, est basé sur l'examen de personnes ayant utilisé un téléphone mobile depuis plus de dix ans. "Il n'est pas possible à ce stade d'écarter la possibilité que des cancers puissent apparaître dans les prochaines années", souligne-t-il. Et il rappelle qu'une grande incertitude existe encore au sujet du temps de latence qui peut exister entre l'exposition aux champs électromagnétiques et le développement d'une éventuelle tumeur, ce qui, selon Challis, oblitère toute conclusion trop hâtive.

    Des études toujours difficiles

    Une étude similaire avait bien été conduite en France, mais elle ne portait que sur des patients atteints de tumeurs cérébrales entre 2001 et 2003. Ses conclusions n'étaient pas tranchées puisqu'elle mentionnait que "l'usage régulier du téléphone mobile n'est pas lié à une augmentation du risque de neurinomes, de méningiomes ou de gliomes. Bien que ces résultats ne soient pas significatifs, il semble toutefois exister une tendance générale à une augmentation du risque de gliome chez les plus gros consommateurs de téléphonie mobile : utilisateurs de longue durée, au temps de communication élevé et ayant utilisé un plus grand nombre de téléphones."

    Le Dr Elisabeth Cardis, du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS, basé à Lyon (France), qui coordonne l'étude internationale Interphone lancée en 1999, ne s'étonne pas des résultats obtenus par les Suédois. Elle note cependant que les deux chercheurs se sont inspirés de certaines données publiées dans le cadre d'Interphone, qui indiquaient effectivement certaines augmentations du taux de tumeurs chez des utilisateurs, significatives ou non, car la grande difficulté réside dans l'interprétation des résultats.

    Elle soulève notamment l'orientation des témoignages de patients, dont l'objectivité est souvent problématique même s'ils se montrent sincères. "Ils cherchent une explication à leur maladie et ont tendance à exagérer leur exposition" constate-t-elle. L'étude Interphone, qui se poursuit toujours, tient aussi compte de la localisation des tumeurs car si 20 à 30 % des radiations électromagnétiques sont réellement absorbées par le cerveau, le phénomène est très localisé et une tumeur apparaissant du côté ou en zone frontale ne saurait que difficilement être imputée.

    Jeanine Le Calvez, présidente de l'association française PRIARTEM (Pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais de Téléphonie Mobile), mentionne que des expositions à des champs magnétiques pourtant en dessous des normes légales actuelles montrent des effets sur les gènes et l'ADN. Mais elle dénonce le fait que ces normes ont été établies sur la base des seuls effets thermiques impliquant l'élévation de la température des cellules, ce qu'elle estime insuffisant. "Ces normes ont été adoptées pour ne jamais être atteintes, ce qui permet aux opérateurs de téléphonie d'installer leurs antennes où ils le veulent", dénonce-t-elle.

    Le débat semble donc bien loin d'être terminé. Sans doute de nouvelles expertises, portant sur le plus long terme et impliquant un plus grand nombre de sujets seront-elles nécessaires pour arriver à une conclusion valable.

    COMMENTAIRE JPL

    De façon plus générale ce type d'étude épidémiologique soulève toujours diverses questions dès qu'on fait état seulement de légères tendances. Tout d'abord la pratique de l'épidémiologie est très délicate et susceptible de nombreux biais aussi bien dans un sens que dans un autre.
    D'autre part il est vrai que la latence moyenne d'apparition des cancers après une exposition est de l'ordre de 20 ans (avec un énorme écart-type) avec quelques exceptions (de l'ordre de 12 ans si j'ai bonne mémoire pour les leucémies dues aux rayonnements ionisants).
    Enfin l'établissement d'une preuve non contestable nécessite que les résultats épidémiologiques soient étayés par une explication mécanistique (c'est à dire qu'on sache, au moins dans les grandes lignes, quel est le mécanisme biologique d'action). Or sur ce point j'ai le plus grand mal à imaginer un autre effet que thermique. Nous avons besoin en effet d'études sérieuses prouvant s'il y a ou non, comme l'affirme Jeanine Le Calvez, "des effets sur les gènes et l'ADN". D'ailleurs la formulation prête à sourire : les gènes seraient-ils autre chose que l'ADN. Personnellement je serais intéressé par toute référence facilement consultable sur ces travaux. Parce que j'ai l'impression qu'à l'heure actuelle on a simplement une partie de ping-pong entre enquêtes épidémiologiques plutôt pour et enquêtes épidémiologiques plutôt contre.